A SAMPLE OF SOME WORK

Saturday, August 29, 2020

LVI. - CHANT D'AUTOMNE PAR BAUDELAIRE - AUTUMN SONG


                                                           Skerries, North County Dublin, Ireland.




  

 

LVI. - Chant d’Automne

 

Bientôt nous plongerons dans les froides ténèbres ;

Adieu, vive clarté de nos étés trop courts !
J’entends déjà tomber avec des chocs funèbres

Le bois retentissant sur le pavé des cours.

Tout l’hiver va rentrer dans mon être : colère,
Haine, frissons, horreur, labeur dur et forcé,
Et, comme le soleil dans son enfer polaire,
Mon coeur ne sera plus qu’un bloc rouge et glacé.

J’écoute en frémissant chaque bûche qui tombe ;
L’échafaud qu’on bâtit n’a pas d’écho plus sourd.
Mon esprit est pareil à la tour qui succombe
Sous les coups du bélier infatigable et lourd.

Il me semble, bercé par ce choc monotone,
Qu’on cloue en grande hâte un cercueil quelque part.
Pour qui ? - C’était hier l’été ; voici l’automne !
Ce bruit mystérieux sonne comme un départ.

 

 

II

 

J’aime de vos longs yeux la lumière verdâtre,

Douce beauté, mais tout aujourd’hui m’est amer,

Et rien, ni votre amour, ni le boudoir, ni l’âtre,

Ne me vaut le soleil rayonnant sur la mer.

 

Et pourtant aimez-moi, tendre coeur! Soyez mère,

Même pour un imgrat, même pour un méchant ;

Amante ou soeur, soyez la douceur éphémère

D’un Glorieux automne ou d’un soleil couchant.

 

 

Courte tâche ! a tombe attend ; elle est avide !

Ah ! laissez-moi, mon front pose sur vos genoux,

Goûter , en regrettant l’été blanc et torride,

De l’arrière-saison le rayon jaune et doux !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

LVI. - Autumn Song

 

 

I can already hear the funeral sound of the fallen

Wood ringing out on the paving stones in the courtyard.

Adieu, living clarity of our too short summers!

Soon we will plunge into the glacial darkness.

 

Like the sun in its polar hell

My heart will only be a frozen red block.

All of winter will enter my Be-ing: anger

Frissons… horror, hate and forced labour!

 

My spirit is like the tower which succumbs

To the blows of the axe, indefatigable and heavy.

I listen shivering at every branch which falls,

The scaffold which we erect has not such a deafening echo.

 

By being held in its monotonous impact, it seems

That a great coffin is being made for someone.

But for whom? Yesterday it was summer, and now it is autumn!

This mysterious sound sings like a hallowed departure.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

II

 

 

 

I love the greenish light of your eyes,

Gentle beauty, but everything tastes bitter today.

And nothing, not your love, not the bed, nor the hearthstone

Is worthy of the sunlight shining upon the mercurial sea.

 

And yet love me, tender heart ! Mother me ,

Even if I appear ungrateful, even if I appear mean ;

Lover or sister , be as the ephemeral gentleness

Of a glorious Autumn evening sunset.

 

A brief chore ! The tomb awaits ; it is avid !

Ah! Leave me to rest my forehead upon your knee,

Taste , while regretting the torrid white summer,

 The ray of golden light of the Fall.     



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