A SAMPLE OF SOME WORK

Wednesday, June 5, 2019

Commuting with Baudelaire - Bilingual English French Text - Translations into French Yan Kouton













The Patriarch






The envelope arrived with its stamp

To commemorate the Easter rising.

There was no trace of her family name,

Which she had kept and which he had always



Taken umbrage to, despite the fact that

They had been married now for over

Eleven years. “The Prick!...”, he uttered.

It was no longer funny, and to add



Insult to injury the card was bare,

But for a mere signature, scribbled

Beneath the generic birthday greeting.



It was his hallmark; absence in presence.

Yeats had always said it, after every

Revolution they then turn on their own.



















Le Patriarche

L’enveloppe est arrivée sous pli cacheté
Pour commémorer les Pâques Sanglantes.
Il n'y avait aucune trace de son nom de famille,
Qu'elle avait gardé et qu'il avait toujours

Contrarié, en dépit du fait qu’
Ils soient mariés maintenant depuis plus de
Onze ans. «Le connard! ...», dit-il.
Ce n’était plus drôle, et d’ajouter

A l’insulte la blessure d’une carte nue,
Une bête signature, gribouillée
Sous des vœux d’anniversaire basiques.

C’était sa marque de fabrique ; d’être là même absent
Yeats l’avait toujours dit, après chaque
Révolution ils se tournent vers les leurs























The Grounding




The infinite position is the imminent peril of your emplacement,

Such should be your grounding at every encounter.

For from such a perspective can come the wholly equalling

Level of horizontality, allowing you to lie down with another,


Totally unencumbered by the impossible trappings

Of the forbidding echelons of absolute emptiness;

Doom spheres spawning vertical nausea.

Hourly calculations of liquid ice flows.


Sea changes involving continents of plastic,

Inside which swim fish with hardening anatomy.

The menu on offer will induce testicular cancer.


So, lie back with him/her and enjoy the tantalising notion

Of your sheer vulnerability; how they might kill you with but a word.

Or, for all your days, help you to finally reconstruct the world.















Le Fondement

L'infinie position est l'imminent péril de votre situation,
Telle devrait être votre assise à chaque rencontre.
Car de cette perspective peut venir l’égalité complète
L’horizontalité permettant de se coucher avec l’autre,

Totalement libre des pièges impossibles
Des tabous du vide absolu ;
Les cercles damnés engendrant des nausées verticales.
Les calculs horaires des flux de glace liquide.

Les mers portant des continents de plastique,
Dans lesquels nagent ces poissons à l'anatomie durcie.
Le menu ainsi proposé provoquera un cancer du testicule.

Aussi, couchez-vous avec lui avec elle et céder à la tentation
De votre pure vulnérabilité ; ils pourraient vous tuer d'un mot.
Ou, pour le reste de vos jours, vous aider à reconstruire enfin le monde.
















Morning Commute


We climb aboard the commuter train arbeit macht frei
Huddled together on airtight carriages impregnated with
The odour of deodorant, perspiration and cheap perfume.
At 8 AM, the majority of us are mezzo del cammin

 Most of us males suffer from intestinal
And bladder complaints, while our female counterparts
Pre-menopausal! Into the gyre of annihilation, in one
Form or another, we descend. The younger amongst us

Sleep, as the rest tap nervously on their iPhones.
Only one or two read; we are becoming distinctly
A more eccentric breed, us readers! Because of this,
I become interested in my immediate neighbour.

Sockless in brogues, like me she turns the page.
The buttons on her overcoat burn talismanic.
Despite the anonymity some of us can still reach for the sublime.


















Trajet Matinal



Nous montons à bord du train de banlieue arbeit macht frei
Entassés dans des wagons étanches imprégnés de
L'odeur de déodorant, de transpiration et de parfum bon marché.
À 8 heures du matin, la majorité d'entre nous sont mezzo del cammin

La plupart des hommes souffrent des intestins
Et de troubles de la vessie, tandis que nos partenaires féminins
Sont pré-ménopausées ! Dans le tourbillon de l’anéantissement, d'une
Façon ou d’une autre, nous descendons. Le plus jeune parmi nous

Dors, les autres tapotent nerveusement sur leur iPhone.
Un ou deux seulement lisent ; nous devenons distinctement
Une race excentrique, nous les lecteurs ! À cause de ça,
Je m'intéresse à ma proche voisine.

Pieds nus dans des brogues, comme moi elle tourne la page.
Les boutons de son pardessus brillent comme un talisman.
Malgré l’anonymat, certains d’entre nous atteignent toujours le sublime.
















The Big Apple



O monumental languor, limbs heroic,

Planed and sculpted with quiet amplitude.

Hear the sonority of her stride, it still resonates,

Eclipsing all other visions.


Keen magic pouring forth again, the scent of you;

The invisible edifice of perfume.

Senses interrupt, jostle to summon structure,

The smooth banks and pillars of your ivory thighs.



This archaeological splendour is ruinous, twofold.

Hypnosis occurring at each breath on the tongue,

You then the demon vocalising at my ear.


Serpentine- Rapturous- Coiling;

Richly mesmerising with every word.

I merely follow the signs, seeking divination.





















Volupté

Ô monumentale langueur, membres héroïques,
Rabotés et sculptés avec une amplitude silencieuse.
Entendez le bruit de sa foulée, elle résonne encore,
Eclipsant toutes les autres visions.

La magie intense à nouveau, votre odeur ;
Le parfum de l’édifice invisible.
Les sens s’interrompent, se bousculent pour invoquer une structure,
Les banques lisses et les piliers de vos cuisses en ivoire.
                                                                                                                        
Cette splendeur archéologique est ruineuse, et duale.
L'hypnose se produisant à chaque souffle,
Vous tel un démon murmurant à mon oreille.

Serpentine – Excitation – Ensorcellement ;
Chaque mot comme un somptueux sort.
Je ne fais que suivre les signes, cherchant la divination.

















Et les grands ciel qui fond réver d'éternité





And the great skies which make you dream of eternity.

In September blood-soaked, with the winnowing

Collapse of the palatial summer.

Its rich golden tapestry of rosemary and azure


To be replaced by mothballs and spider,

Their sign's of entrance litter the damp recesses

Of your floor, a further sign of Autumnal decay,

Its burnished brilliance illuminating through


The great Torc of light spilling drunkenly

Over the dew- ridden- fields, to further butter

The anonymity of my fellow passengers,


Clarifying their ordinance, radiating against

The most banal backdrop of the door to the public toilets.

And all hinting at the scent of urine still bottled in your head.


















Les Grands Ciels Qui Font Rêver de l’Eternité

Et les grands cieux qui vous font rêver d'éternité.
En ce mois de septembre ensanglanté, cheminant
Dans l’effondrement du palais estival.
Sa riche tapisserie dorée de romarin et d’azur

Remplacée par des boules de naphtaline et une araignée,
Leurs enseignes jonchent les recoins humides
De votre sol, un signe supplémentaire de la pourriture automnale,
Son éclat poli éclairant à travers

Un immense flambeau de lumière répandant son ivresse
Au-dessus des champs couverts de rosée, pour ajouter du beurre
A l’anonymat de mes compagnons de route,

Clarifiant leur ordonnance, rayonnant contre
La banale toile de fond d’une porte de toilette publique.
Et le souvenir de l’odeur d’urine est encore présent à votre esprit.





























Portrait of a Young Woman on a Train

La doucer qui facine le plaisir qui tue.

                                           Baudelaire




She is a dirty blond, her face the very picture of youth,

As yet seemingly untouched by Life,

Such is the miracle of creation. Her handbag

Hangs from the gentle scaffold of her arm,


The murderous black leather having been tattooed

With bolts of burnished gold, also bearing

The holy runes of some designer's name.

What inside does the urban Pandora bring?


As if in answer, you look down and follow the undulating

Severity of her hose, pouring itself into the twin

Phallus of her heels, such then is She dressed


For the infinitely opened wound we call Living.

Back up then to her eyes mirroring the Irish Sea,

Now storming in mercurial tints. 


















Portrait D’une Jeune Femme dans le Train

« La douceur qui fascine et le plaisir qui tue »
Baudelaire

C’est une fausse blonde, son visage est l’image même de la jeunesse,
Que la vie a semble-t-il encore épargné,
Tel le miracle de la création. Son sac à main
S’accroche à la douce armature de son bras,

Le cuir noir meurtrier clouté
Par des boulons en or poli, portant également
Les saintes Runes d’un couturier célèbre.
Qu’y a-t-il à l’intérieur de cet urbain Pandora ?

Pour toute réponse, vous regardez en bas et suivez les ondulations
La gravité de son collant, qui se déverse dans ses
Talons phalliques, Elle est alors vêtue

Pour la plaie infiniment ouverte que nous appelons la Vie.
Revenir ensuite à ses yeux reflétant la mer d’Irlande,
Prise maintenant d’assaut par des teintes mercurielles

























November




My doom craft in memory laced with silken

Shades of both resolute dream and abiding nightmare.

Yet, the detachment is subtle, a temporal recompense

For keen genetic and spatial dis-repair.


At one remove from paradise is a moderate enfer.

The days neither assail nor harbour, but breach

The hills like the vision of those migrating birds

Over the Black Hills to Africa.


 Fugitive beauty, I try to find you in the evening,

There above the folly on the hill, where I can observe

The plough furrowing through the black sea of the sky and of the night.


Or, hidden in the look of the accompanying hound,

Jettisoning its astonishing private fear and secret anguish,

Through the spirit in the eyes whose trust alone is absolute.





















Novembre




Mon métier maudit en mémoire enlacée de soie
Les ombres du rêve résolu et du cauchemar persistant.
Pourtant, le détachement est subtil, une récompense temporelle
Pour une délicate réparation génétique et spatiale.

À une certaine distance du paradis se trouve un enfer modéré.
Les jours n’assaillent ni ne portent, mais brisent
Les collines comme la vision de ces oiseaux migrateurs
Des Black Hills jusqu'en Afrique.

Beauté fugitive, j'essaie de te retrouver le soir,
Du haut de la folie sur la colline, où je peux observer
La charrue labourant la mer noire du ciel et de la nuit.

Ou, cachée dans le regard du chien qui l’accompagne,
Abandonnant son étrange peur intime et son angoisse secrète,
Dans ses yeux comme une âme et sa confiance absolue.




























For a Passing Train



In a loud age when the majority shout

And you are interested solely in the quiet beauty

Which reaches out to you from the hands

Protruding from the train while attempting to breach


The abyss which also silently nestles, like Cerberus tamed,

Between each passing human.

That depth of space infinitesimal, compacted into a look

And to which Baudelaire put so much store .


The eternal void of youth expectant,

Yet troubled also by the severity of the vagueness

And absence, which seems to surround it.


All of the collected fear compacted so tidily

And compartmentalised so thoroughly,

But for whose profit, for whose sole gain?














Le Train Qui Passe

A une époque bruyante où la majorité hurle
Alors que vous n’êtes intéressé que par la beauté muette
Qui vous tend les mains
En sortant du train, tandis que vous essayez de franchir

L’abîme qui se niche silencieusement, comme un cerbère apprivoisé,
Entre chaque passant.
La profondeur de cet espace infinitésimal réduite à un regard
Qui a tant intéressé Baudelaire.

L’éternel vide d’une espérance
Encore troublé par la gravité du flou
Et par l’absence, qui semble l’entourer.

Toutes les peurs recueillies si proprement rassemblées
Et si bien compartimentées,
Mais au profit de qui ? Et pour quel gain ?




























L'immense majesté de vos douleurs





The immense majesty of your suffering

Finds some parallels high in the inter-space

Above Houston Station, and continuing

Down the serpentine descent of the river to

Saint James Gate; two addresses wonder- bound

Through their unique perspective's proffered.

You but a glazed pedestrian, faltering out of the

Outbuilding housing the Asgard, its great wooden

Hydro-dynamics cutting through the spume of cloud.

The November light a winter epiphany.

Your feet held steady now only by the iambs.

Ghosts of history assail after your visit to Collins

Barracks; Franco-Irish not Anglo your passport

To escape the nightmare of this history.



















L’immense majesté de vos douleurs

L’immense majesté de vos douleurs
Trouve des parallèles très haut dans l’espace
Au-dessus de la gare de Houston, et continue
Le cours sinueux de la rivière jusqu’à la
Saint James Gate ; deux adresses merveilleuses
Grâce à la perspective unique qu’elles offrent.
Vous n’êtes qu’un piéton fragile, sortant
De la dépendance abritant l’Asgard, sa magnifique carène
Hydrodynamique cisaillant l’écume des nuages.
Novembre éclaire une épiphanie hivernale.
Vos pieds ne tiennent plus que par les ïambes.
Les fantômes de l’histoire vous envahissent après la visite de la Collins
Barracks ; votre passeport franco-irlandais et non britannique
Pour échapper au cauchemar de ce passé.
































The Stag's Head

For
Marie Heaney


No doubt, when you came in here, elk head

Hovering antler-ward above the granite counter,

Thoughts might have turned to Cooke, his

Resurrected mammoth conjured ghostly above your shroud.


The first, and last time, I saw you

Was up at that same counter. The place packed,

Not a stool for the taking, but next to yours. Undaunted,

I took it and sat down next to you; the Nobel-Prize winning poet.


Famous Seamus! Yet, I still hadn't made up my mind about you.

Upon taking the stool, I shielded you from sight with Le Monde

Like some prat. And then, after some time, you turned on me.


Horrendous encounter, to be caught like a rabbit then between the lights.

The face on you, searching for blaggard. And I, for once speechless,

 Kept staring at your hands, which could rip the bloody life right out of me.    


















La Tête du Cerf

Pour Marie Heaney


Sans doute, quand tu es venu ici, tête d’élan
Les bois flottant au-dessus du comptoir en granit,
Les pensées auraient pu se tourner vers Cooke, son
Mammouth ressuscité vision fantomatique au-dessus de votre linceul.

La première, et la dernière fois, que je vous ai vu
C’était à ce même comptoir. L’endroit était bondé,
Le seul tabouret de libre était à côté de vous. Imperturbable,
Je l’ai pris et me suis assis près de vous ; le poète lauréat du prix Nobel.

Célèbre Seamus ! Pourtant, je n’avais pas encore d’avis définitif vous concernant.
En prenant le tabouret, je vous ai gâché la vue avec Le Monde
Comme un idiot. Et puis, après un certain temps, vous vous êtes tourné vers moi.

Horrible rencontre, être pris comme un lapin dans les phares.
Le visage sur toi, scrutant la racaille. Et moi, pour une fois sans voix,
Je suis resté planté là à regarder vos mains, ce qui pourrait me retourner le sang pour la vie.































Commute I



Ephemeral cloud fixed above you in the firmament,

Great November fires the sun resplendent.

The atomic furnace encases the mercury tinted

Morning, causing it to glow like embers in Winter's midnight hearth.


Beneath the cosmicity of this quiet tableau

The stoic figure of a young woman is seated,

Her cool elongated limbs are enveloped in boots and hose,

Finger nails varnished, digits extended like a lizards,


Scrolling up and down the keys of her iPhone,

Reading banalities posted by some clown,

While inside the carriage there is almost absolute silence.


The electric train shunts along the tracks hypnotically,

And the only voice punctuating the journey

Is the recorded one, announcing the passing towns, over the intercom.     























Commuer I


Un nuage éphémère au-dessus de vous dans le firmament,
Novembre majestueux allume un soleil resplendissant.
Le four atomique renferme le mercure teinté
Faisant briller le matin comme les braises d’un foyer de minuit.

Sous la cosmicité de ce tableau tranquille
La figure stoïque d’une jeune femme assise,
Ses jambes graciles et fraîches enveloppées d’un collant et d’une paire de botte,
Les ongles vernis, les doigts étendus comme des lézards,

Faisant défiler le contenu de son iPhone,
En train de lire des banalités postées par des clowns,
A l’intérieur de la rame le silence est presque absolu.

Le cheminement du train devient hypnotique,
Et la seule voix qui rythme le trajet
Est celle, enregistrée, annonçant les villes desservies.




























Commute 2




Trembling, the snare rolls to the astonishment of mornings,

The taut images pour outward from the sluice,

All the loving languor of the enjambment of limbs,

Their soft, pliant, unbreachable plasticity.


God's dolls! But that the other relative particle

Is bouncing close beside within the walls of the not so

Distant stratifications, such as the moving picture

Opened like a chest, upholding the sky.


The cropped backdrop of a Durer,

Or some other from the Northern School,

All mortal movement frozen in the Baltic light.


Liquid fields your vista with the white cuts

Of a lone sail mon beau navire and suddenly

Your bathrobe is blowing Pythagorean.















Commuer II


Tremblant, le piège roule aux matins naissants,
Les images  élégantes se déversent de l’écluse
Toute la langueur amoureuse d’un membre à l’autre,
Leur souplesse, leur douceur et mystère.

Poupées de Dieu !  Mais cette autre particule relative
Rebondit contre les murs pas si
Eloignée des stratifications, telle une image animée
Ouverte comme un coffre, soutenant le ciel.

La toile de fond d’un Durer,
Ou d’un autre peintre de l’école du Nord,
Tout le mouvement mortel figé dans la lumière de la Baltique.

Les champs liquides de votre vue avec les coupes blanches
D’une seule voile mon beau navire et soudain
Votre peignoir devient pythagoricien.

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