A SAMPLE OF SOME WORK

Tuesday, June 4, 2019

Commuting with Baudelaire section of Henry Street Arcade translated into French by Yan Kouton








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Echange avec Baudelaire






Le Patriarche

L’enveloppe est arrivée sous pli cacheté
Pour commémorer les Pâques Sanglantes.
Il n'y avait aucune trace de son nom de famille,
Qu'elle avait gardé et qu'il avait toujours

Contrarié, en dépit du fait qu’
Ils soient mariés maintenant depuis plus de
Onze ans. «Le connard! ...», dit-il.
Ce n’était plus drôle, et d’ajouter

A l’insulte la blessure d’une carte nue,
Une bête signature, gribouillée
Sous des vœux d’anniversaire basiques.

C’était sa marque de fabrique ; d’être là même absent
Yeats l’avait toujours dit, après chaque
Révolution ils se tournent vers les leurs

















Le Fondement

L'infinie position est l'imminent péril de votre situation,
Telle devrait être votre assise à chaque rencontre.
Car de cette perspective peut venir l’égalité complète
L’horizontalité permettant de se coucher avec l’autre,

Totalement libre des pièges impossibles
Des tabous du vide absolu ;
Les cercles damnés engendrant des nausées verticales.
Les calculs horaires des flux de glace liquide.

Les mers portant des continents de plastique,
Dans lesquels nagent ces poissons à l'anatomie durcie.
Le menu ainsi proposé provoquera un cancer du testicule.

Aussi, couchez-vous avec lui avec elle et céder à la tentation
De votre pure vulnérabilité ; ils pourraient vous tuer d'un mot.
Ou, pour le reste de vos jours, vous aider à reconstruire enfin le monde.

































Trajet Matinal



Nous montons à bord du train de banlieue arbeit macht frei
Entassés dans des wagons étanches imprégnés de
L'odeur de déodorant, de transpiration et de parfum bon marché.
À 8 heures du matin, la majorité d'entre nous sont mezzo del cammin

La plupart des hommes souffrent des intestins
Et de troubles de la vessie, tandis que nos partenaires féminins
Sont pré-ménopausées ! Dans le tourbillon de l’anéantissement, d'une
Façon ou d’une autre, nous descendons. Le plus jeune parmi nous

Dors, les autres tapotent nerveusement sur leur iPhone.
Un ou deux seulement lisent ; nous devenons distinctement
Une race excentrique, nous les lecteurs ! À cause de ça,
Je m'intéresse à ma proche voisine.

Pieds nus dans des brogues, comme moi elle tourne la page.
Les boutons de son pardessus brillent comme un talisman.
Malgré l’anonymat, certains d’entre nous atteignent toujours le sublime.





























Volupté

Ô monumentale langueur, membres héroïques,
Rabotés et sculptés avec une amplitude silencieuse.
Entendez le bruit de sa foulée, elle résonne encore,
Eclipsant toutes les autres visions.

La magie intense à nouveau, votre odeur ;
Le parfum de l’édifice invisible.
Les sens s’interrompent, se bousculent pour invoquer une structure,
Les banques lisses et les piliers de vos cuisses en ivoire.
                                                                                                                        
Cette splendeur archéologique est ruineuse, et duale.
L'hypnose se produisant à chaque souffle,
Vous tel un démon murmurant à mon oreille.

Serpentine – Excitation – Ensorcellement ;
Chaque mot comme un somptueux sort.
Je ne fais que suivre les signes, cherchant la divination.




















Les Grands Ciels Qui Font Rêver de l’Eternité

Et les grands cieux qui vous font rêver d'éternité.
En ce mois de septembre ensanglanté, cheminant
Dans l’effondrement du palais estival.
Sa riche tapisserie dorée de romarin et d’azur

Remplacée par des boules de naphtaline et une araignée,
Leurs enseignes jonchent les recoins humides
De votre sol, un signe supplémentaire de la pourriture automnale,
Son éclat poli éclairant à travers

Un immense flambeau de lumière répandant son ivresse
Au-dessus des champs couverts de rosée, pour ajouter du beurre
A l’anonymat de mes compagnons de route,

Clarifiant leur ordonnance, rayonnant contre
La banale toile de fond d’une porte de toilette publique.
Et le souvenir de l’odeur d’urine est encore présent à votre esprit.













Portrait D’une Jeune Femme dans le Train

« La douceur qui fascine et le plaisir qui tue »
Baudelaire

C’est une fausse blonde, son visage est l’image même de la jeunesse,
Que la vie a semble-t-il encore épargné,
Tel le miracle de la création. Son sac à main
S’accroche à la douce armature de son bras,

Le cuir noir meurtrier clouté
Par des boulons en or poli, portant également
Les saintes Runes d’un couturier célèbre.
Qu’y a-t-il à l’intérieur de cet urbain Pandora ?

Pour toute réponse, vous regardez en bas et suivez les ondulations
La gravité de son collant, qui se déverse dans ses
Talons phalliques, Elle est alors vêtue

Pour la plaie infiniment ouverte que nous appelons la Vie.
Revenir ensuite à ses yeux reflétant la mer d’Irlande,
Prise maintenant d’assaut par des teintes mercurielles























Novembre




Mon métier maudit en mémoire enlacée de soie
Les ombres du rêve résolu et du cauchemar persistant.
Pourtant, le détachement est subtil, une récompense temporelle
Pour une délicate réparation génétique et spatiale.

À une certaine distance du paradis se trouve un enfer modéré.
Les jours n’assaillent ni ne portent, mais brisent
Les collines comme la vision de ces oiseaux migrateurs
Des Black Hills jusqu'en Afrique.

Beauté fugitive, j'essaie de te retrouver le soir,
Du haut de la folie sur la colline, où je peux observer
La charrue labourant la mer noire du ciel et de la nuit.

Ou, cachée dans le regard du chien qui l’accompagne,
Abandonnant son étrange peur intime et son angoisse secrète,
Dans ses yeux comme une âme et sa confiance absolue.



















Le Train Qui Passe

A une époque bruyante où la majorité hurle
Alors que vous n’êtes intéressé que par la beauté muette
Qui vous tend les mains
En sortant du train, tandis que vous essayez de franchir

L’abîme qui se niche silencieusement, comme un cerbère apprivoisé,
Entre chaque passant.
La profondeur de cet espace infinitésimal réduite à un regard
Qui a tant intéressé Baudelaire.

L’éternel vide d’une espérance
Encore troublé par la gravité du flou
Et par l’absence, qui semble l’entourer.

Toutes les peurs recueillies si proprement rassemblées
Et si bien compartimentées,
Mais au profit de qui ? Et pour quel gain ?






















L’immense majesté de vos douleurs

L’immense majesté de vos douleurs
Trouve des parallèles très haut dans l’espace
Au-dessus de la gare de Houston, et continue
Le cours sinueux de la rivière jusqu’à la
Saint James Gate ; deux adresses merveilleuses
Grâce à la perspective unique qu’elles offrent.
Vous n’êtes qu’un piéton fragile, sortant
De la dépendance abritant l’Asgard, sa magnifique carène
Hydrodynamique cisaillant l’écume des nuages.
Novembre éclaire une épiphanie hivernale.
Vos pieds ne tiennent plus que par les ïambes.
Les fantômes de l’histoire vous envahissent après la visite de la Collins
Barracks ; votre passeport franco-irlandais et non britannique
Pour échapper au cauchemar de ce passé.


















La Tête du Cerf

Pour Marie Heaney


Sans doute, quand tu es venu ici, tête d’élan
Les bois flottant au-dessus du comptoir en granit,
Les pensées auraient pu se tourner vers Cooke, son
Mammouth ressuscité vision fantomatique au-dessus de votre linceul.

La première, et la dernière fois, que je vous ai vu
C’était à ce même comptoir. L’endroit était bondé,
Le seul tabouret de libre était à côté de vous. Imperturbable,
Je l’ai pris et me suis assis près de vous ; le poète lauréat du prix Nobel.

Célèbre Seamus ! Pourtant, je n’avais pas encore d’avis définitif vous concernant.
En prenant le tabouret, je vous ai gâché la vue avec Le Monde
Comme un idiot. Et puis, après un certain temps, vous vous êtes tourné vers moi.

Horrible rencontre, être pris comme un lapin dans les phares.
Le visage sur toi, scrutant la racaille. Et moi, pour une fois sans voix,
Je suis resté planté là à regarder vos mains, ce qui pourrait me retourner le sang pour la vie.






























Commuer I


Un nuage éphémère au-dessus de vous dans le firmament,
Novembre majestueux allume un soleil resplendissant.
Le four atomique renferme le mercure teinté
Faisant briller le matin comme les braises d’un foyer de minuit.

Sous la cosmicité de ce tableau tranquille
La figure stoïque d’une jeune femme assise,
Ses jambes graciles et fraîches enveloppées d’un collant et d’une paire de botte,
Les ongles vernis, les doigts étendus comme des lézards,

Faisant défiler le contenu de son iPhone,
En train de lire des banalités postées par des clowns,
A l’intérieur de la rame le silence est presque absolu.

Le cheminement du train devient hypnotique,
Et la seule voix qui rythme le trajet
Est celle, enregistrée, annonçant les villes desservies.

































Commuer II


Tremblant, le piège roule aux matins naissants,
Les images  élégantes se déversent de l’écluse
Toute la langueur amoureuse d’un membre à l’autre,
Leur souplesse, leur douceur et mystère.

Poupées de Dieu !  Mais cette autre particule relative
Rebondit contre les murs pas si
Eloignée des stratifications, telle une image animée
Ouverte comme un coffre, soutenant le ciel.

La toile de fond d’un Durer,
Ou d’un autre peintre de l’école du Nord,
Tout le mouvement mortel figé dans la lumière de la Baltique.

Les champs liquides de votre vue avec les coupes blanches
D’une seule voile mon beau navire et soudain
Votre peignoir devient pythagoricien.

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