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Monday, September 20, 2021

LXXXVII. - LE SOLEIL / THE SUN




                                                                              

LXXXVII. – LE SOLEIL

 

 

Le long du vieux faubourg, ou pendant aux masures

Les persiennes, abri secrètes luxuries,

Quand le soleil cruel frappe à traits redoublés,

Sur la ville et les champs, sur les toits et les blés,

Je vais m’exercer seul à ma fantasque escrime,

Flairant dans tous les coins les hazards de la rime,

Trébouchant sur les mots comme sur les paves,

Heurtant parfois des vers depuis longtemps rêvés.

 

Ce père nourricier, ennemi des chloroses,

Eveille dans les champs les vers comes les roses,

Il fait s’évaporer les soucis vers le ciel,

Et remplit les cerveaux et les ruches de miel.

C’est lui qui rajeunit les porteurs des béquilles

Et les rend gai et doux comme des jeunes filles,

Et commande aux moissons de croîte et de mûrir

Dans le cœur immortel qui toujours veut fleurir!

 

Quand, ainsi qu’un poète, il descend dans les villes,

Il ennoblit le sort des choses les plus viles,

Et s’introduit en roi, sans bruit et sans valets,

Dans tous les hôspitaux et dans tous les palais.

 

 

 

 

LXXXVII. – THE SUN

 

 

 While in the old hovels where the Persians 

Harbour secret luxuries,  all along the old faubourg

 The cruel sun scores with her redoubtable shafts

 The town and the fields, the roofs and the wheat.

There, I exercise alone my fantastic duel,

Teasing out every possible hazardous off-rhyme,

Stumbling upon the words like upon cobblestones,

Falling upon verse a long time dreamed of.

 

This spiritual father, enemy of chlorosis,

Awakens in the fields verse like roses ;

And makes all worries evaporate,

Filling minds and hives with honey.

It is he also who rejuvenates the disabled on their crutches

Making them gay and innocent like young girls,

And it is he also who commands the harvests to grow or die

In the immortal heart which always wants to flower.

 

 Just as the poet, when the sun alights upon the city

It ennobles even the most vile things,

With just mere light , and introduces regalness

Into the quotidian,  rendering all building palatial .




 

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