I first encountered Brigitte here, in this book pictured, when it first appeared in 2007. I had just finished my BA, and after reading it I remember saying to myself that when I intended doing an MA
I would do with her. Some years later, I did. Along with Cyril McDonnell, Brigitte instilled in me a real gentle sense of confidence in myself, guiding me along. She was a wonderful Lecturer, ever giving of herself. She became a friend and when I asked her to write the foreword to my first collection of poetry which was more 'Franco-Irish' than Anglo, she did, much to absolute joy.
Préface
Peter O’Neill
nous offre avec ce volume, une fois de plus, la démonstration de son talent, un
mélange d’imagination débordante, d’érudition et de sensibilité à fleur de
peau. Ce talent est profond et exubérant, et la maitrise de son art fait de la
poésie pour O’Neill une seconde nature. Il démontre à chaque tournant sa
connaissance et son amour de la tradition littéraire (depuis Virgile) qui l’a
fait naitre, et qu’il subvertit, parfois en la maltraitant sans ambages dans le
pur style de ses pères (en particulier Rimbaud et Beckett, auxquels il rend
hommage ici, et Baudelaire qu’il traduit).
La peinture
précise des individus, de leurs mœurs, de leurs déconfitures, de leurs colères,
mais aussi de leurs moments de bonheur, tout ici est empreint d’une vérité
criante dans un espace dont les formes, les couleurs et les parfums vous
frappent irrémédiablement. Les divers reflets des lieux et des personnes
multiplient les sensations produites parfois à partir d’un détail, comme dans
« The Drinker » qui, dans une simple goutte, telle une fenêtre de
Vermeer, nous fait pénétrer dans le monde restreint du quotidien et, dans le
même temps, nous invite à suivre sa correspondance baudelairienne dans « The
Barman ». Toute vision est créée à partir de perspectives complémentaires,
et les poèmes d’O’Neill sont reliés entre eux par le subtil fil d’Ariane.
Ainsi, « L’Impossible » s’appuie sur les miroirs donnant naissance à
d’autres mondes face à l’incontournable, au-delà des déserts. Pourtant, le désir
et l’amour décuple les possibilités de découvertes et d’assouvissement, où la
mort même, comme dans « L’Idéal », peut être salutaire.
La musique des
poèmes contenus dans The Dark Pool se
compose dans la connaissance sensible des langues, ici l’anglais et le
français. Dans l’une, les images d’inertie sont contrastées par des gérondifs
indiquant un mouvement vivant et continu. Dans l’autre, le grondement du métro
rime avec la colère du minotaure, tous deux animés par les pulsions
instinctives des hommes dans un paysage urbain anonyme et bruyant.
Si The Dark Pool est un recueil qui pareillement
attaque et régale les sens, c’est aussi bien sûr, de par la signification même
de son titre et du nom de la capitale irlandaise, Dublin (du gaélique Dubh Linn, « l’étang noir »), le
lieu où se reflètent, parfois sombrement, non seulement l’histoire d’une ville
spécifique depuis sa naissance à l’arrivée des Vikings, mais aussi plus
largement, celle de l’homme moderne, qui se diffuse dans ce lieu maintenant
métamorphosé et cosmopolite que bien des poètes (comme Patrick Kavanagh ou
Derek Mahon, nommés ici) ont habité et chanté. The Dark Pool est le palimpseste que Peter O’Neill, le généreux,
inscrit dans nos cœurs.
Foreword
With this volume Peter O’Neill
offers, once again, the demonstration of his talent, a mixture of vivid imagination,
erudition and sensitivity. This talent is profound and exuberant, and with the
mastery of his art, poetry has become second nature to O’Neill. Indeed, his
poems demonstrate at every turn his knowledge and love of the literary
tradition (from Virgil) whose heir he is, although he subverts it, ruthlessly
sometimes, in the style of his forefathers (especially Rimbaud and Beckett, to whom
he pays homage, and Baudelaire whom he translates here).
The precise rendering of
individuals, of their attitudes, their failures, their frustrations, but also
of happy moments, everything here is imbued with a blatant truth in a space whose
shapes, colours and scents irremediably amaze
the reader. The various reflections of places and people multiply sensations produced
sometimes from a detail, as in “The Drinker” in which, a simple drop, like a Vermeer
window, leads us into a narrow everyday world; yet, at the same time, invites
us, like a Baudelairian correspondence would, to enter the world of “The Barman”.
Every vision therefore is the result of complementary perspectives, and O’Neill’s
poems are subtly interconnected by Ariadne’s thread. Thus, “L’Impossible” draws
on mirrors opening on to other worlds, while facing the inevitable, beyond the
desert. However, desire and love multiply the opportunities for discoveries and
fulfilment, and even death, as in “L’Idéal”,
can be beneficial.
The music of the poems
contained in The Dark Pool is composed with a delicate knowledge of
languages, here English and French. In the former, images of inertia can be
contrasted with gerunds indicating life and continuous movement. In the latter,
the roar of the Parisian métro rhymes with the wrath of the Minotaur, both
animated by human instinctive urges in an urban, anonymous and noisy landscape.
If The Dark Pool is a
collection that equally attacks and satisfies our senses, it is also, of
course, due to the meaning of its title and the very name of the Irish capital,
Dublin (from the Gaelic Dubh Linn, “dark pool”), the place where one can
see the, sometimes dark, reflection of not only the history of a specific city
from its birth with the arrival of the Vikings, but also more widely that of
modern man, a city now metamorphosed and cosmopolitan, that many poets (like Patrick Kavanagh or Derek Mahon, named here) have lived in and
praised. The Dark Pool is the palimpsest that
Peter O’Neill, generous man that he is, has inscribed in our hearts.
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