The Patriarch
The
envelope arrived with its stamp
To
commemorate the Easter rising.
There
was no trace of her family name,
Which
she had kept and which he had always
Taken
umbrage to, despite the fact that
They
had been married now for over
Eleven
years. “The Prick!...”, he uttered.
It
was no longer funny, and to add
Insult
to injury the card was bare,
But
for a mere signature, scribbled
Beneath
the generic birthday greeting.
It
was his hallmark; absence in presence.
Yeats
had always said it, after every
Revolution
they then turn on their own.
Le
Patriarche
L’enveloppe est
arrivée sous pli cacheté
Pour commémorer
les Pâques Sanglantes.
Il n'y avait
aucune trace de son nom de famille,
Qu'elle avait
gardé et qu'il avait toujours
Contrarié, en
dépit du fait qu’
Ils soient mariés
maintenant depuis plus de
Onze ans. «Le
connard! ...», dit-il.
Ce n’était plus
drôle, et d’ajouter
A l’insulte la
blessure d’une carte nue,
Une bête
signature, gribouillée
Sous des vœux
d’anniversaire basiques.
C’était sa marque
de fabrique ; d’être là même absent
Yeats l’avait
toujours dit, après chaque
Révolution ils se tournent vers les leurs
The
Grounding
The
infinite position is the imminent peril of your emplacement,
Such
should be your grounding at every encounter.
For
from such a perspective can come the wholly equalling
Level
of horizontality, allowing you to lie down with another,
Totally
unencumbered by the impossible trappings
Of
the forbidding echelons of absolute emptiness;
Doom
spheres spawning vertical nausea.
Hourly
calculations of liquid ice flows.
Sea
changes involving continents of plastic,
Inside
which swim fish with hardening anatomy.
The
menu on offer will induce testicular cancer.
So,
lie back with him/her and enjoy the tantalising notion
Of
your sheer vulnerability; how they might kill you with but a word.
Or,
for all your days, help you to finally reconstruct the world.
Le
Fondement
L'infinie position
est l'imminent péril de votre situation,
Telle devrait être
votre assise à chaque rencontre.
Car de cette
perspective peut venir l’égalité complète
L’horizontalité permettant
de se coucher avec l’autre,
Totalement libre
des pièges impossibles
Des tabous du vide
absolu ;
Les cercles damnés
engendrant des nausées verticales.
Les calculs
horaires des flux de glace liquide.
Les mers portant
des continents de plastique,
Dans lesquels nagent
ces poissons à l'anatomie durcie.
Le menu ainsi
proposé provoquera un cancer du testicule.
Aussi, couchez-vous
avec lui avec elle et céder à la tentation
De votre pure
vulnérabilité ; ils pourraient vous tuer d'un mot.
Ou, pour le reste
de vos jours, vous aider à reconstruire enfin le monde.
Morning
Commute
We climb
aboard the commuter train arbeit
macht frei
Huddled
together on airtight carriages impregnated with
The
odour of deodorant, perspiration and cheap perfume.
At 8
AM, the majority of us are mezzo del cammin
Most of us males suffer from intestinal
And
bladder complaints, while our female counterparts
Pre-menopausal!
Into the gyre of annihilation, in one
Form
or another, we descend. The younger amongst us
Sleep,
as the rest tap nervously on their iPhones.
Only one
or two read; we are becoming distinctly
A
more eccentric breed, us readers! Because of this,
I
become interested in my immediate neighbour.
Sockless
in brogues, like me she turns the page.
The
buttons on her overcoat burn talismanic.
Despite
the anonymity some of us can still reach for the sublime.
Trajet Matinal
Nous montons à
bord du train de banlieue arbeit macht frei
Entassés dans des
wagons étanches imprégnés de
L'odeur de
déodorant, de transpiration et de parfum bon marché.
À 8 heures du
matin, la majorité d'entre nous sont mezzo del cammin
La plupart des
hommes souffrent des intestins
Et de troubles de
la vessie, tandis que nos partenaires féminins
Sont
pré-ménopausées ! Dans le tourbillon de l’anéantissement, d'une
Façon ou d’une
autre, nous descendons. Le plus jeune parmi nous
Dors, les autres
tapotent nerveusement sur leur iPhone.
Un ou deux
seulement lisent ; nous devenons distinctement
Une race
excentrique, nous les lecteurs ! À cause de ça,
Je m'intéresse à
ma proche voisine.
Pieds nus dans des
brogues, comme moi elle tourne la page.
Les boutons de son
pardessus brillent comme un talisman.
Malgré l’anonymat,
certains d’entre nous atteignent toujours le sublime.
The
Big Apple
O
monumental languor, limbs heroic,
Planed
and sculpted with quiet amplitude.
Hear
the sonority of her stride, it still resonates,
Eclipsing
all other visions.
Keen magic
pouring forth again, the scent of you;
The
invisible edifice of perfume.
Senses
interrupt, jostle to summon structure,
The
smooth banks and pillars of your ivory thighs.
This
archaeological splendour is ruinous, twofold.
Hypnosis
occurring at each breath on the tongue,
You
then the demon vocalising at my ear.
Serpentine-
Rapturous- Coiling;
Richly
mesmerising with every word.
I
merely follow the signs, seeking divination.
Volupté
Ô monumentale
langueur, membres héroïques,
Rabotés et sculptés
avec une amplitude silencieuse.
Entendez le bruit de
sa foulée, elle résonne encore,
Eclipsant toutes
les autres visions.
La magie intense à
nouveau, votre odeur ;
Le parfum de
l’édifice invisible.
Les sens
s’interrompent, se bousculent pour invoquer une structure,
Les banques lisses
et les piliers de vos cuisses en ivoire.
Cette
splendeur archéologique est ruineuse, et duale.
L'hypnose
se produisant à chaque souffle,
Vous tel un
démon murmurant à mon oreille.
Serpentine
– Excitation – Ensorcellement ;
Chaque mot
comme un somptueux sort.
Je ne fais
que suivre les signes, cherchant la divination.
Et
les grands ciel qui fond réver d'éternité
And
the great skies which make you dream of eternity.
In
September blood-soaked, with the winnowing
Collapse
of the palatial summer.
Its
rich golden tapestry of rosemary and azure
To be
replaced by mothballs and spider,
Their
sign's of entrance litter the damp recesses
Of
your floor, a further sign of Autumnal decay,
Its
burnished brilliance illuminating through
The
great Torc of light spilling drunkenly
Over the
dew- ridden- fields, to further butter
The
anonymity of my fellow passengers,
Clarifying
their ordinance, radiating against
The
most banal backdrop of the door to the public toilets.
And
all hinting at the scent of urine still bottled in your head.
Les
Grands Ciels Qui Font Rêver de l’Eternité
Et les grands
cieux qui vous font rêver d'éternité.
En ce mois de
septembre ensanglanté, cheminant
Dans
l’effondrement du palais estival.
Sa riche
tapisserie dorée de romarin et d’azur
Remplacée par des
boules de naphtaline et une araignée,
Leurs enseignes jonchent
les recoins humides
De votre sol, un
signe supplémentaire de la pourriture automnale,
Son éclat poli
éclairant à travers
Un immense
flambeau de lumière répandant son ivresse
Au-dessus des
champs couverts de rosée, pour ajouter du beurre
A l’anonymat de
mes compagnons de route,
Clarifiant leur
ordonnance, rayonnant contre
La banale toile de
fond d’une porte de toilette publique.
Et le souvenir de
l’odeur d’urine est encore présent à votre esprit.
Portrait
of a Young Woman on a Train
La doucer qui facine le plaisir qui tue.
Baudelaire
She
is a dirty blond, her face the very picture of youth,
As
yet seemingly untouched by Life,
Such is
the miracle of creation. Her handbag
Hangs
from the gentle scaffold of her arm,
The
murderous black leather having been tattooed
With
bolts of burnished gold, also bearing
The
holy runes of some designer's name.
What inside
does the urban Pandora bring?
As if
in answer, you look down and follow the undulating
Severity
of her hose, pouring itself into the twin
Phallus
of her heels, such then is She dressed
For
the infinitely opened wound we call Living.
Back
up then to her eyes mirroring the Irish Sea,
Now
storming in mercurial tints.
Portrait D’une Jeune Femme dans le Train
« La douceur qui fascine et le plaisir
qui tue »
Baudelaire
C’est une fausse
blonde, son visage est l’image même de la jeunesse,
Que la vie a
semble-t-il encore épargné,
Tel le miracle de la
création. Son sac à main
S’accroche à la douce
armature de son bras,
Le cuir noir meurtrier
clouté
Par des boulons en or
poli, portant également
Les saintes Runes d’un
couturier célèbre.
Qu’y a-t-il à
l’intérieur de cet urbain Pandora ?
Pour toute réponse,
vous regardez en bas et suivez les ondulations
La gravité de son
collant, qui se déverse dans ses
Talons phalliques,
Elle est alors vêtue
Pour la plaie
infiniment ouverte que nous appelons la Vie.
Revenir ensuite à ses
yeux reflétant la mer d’Irlande,
Prise maintenant
d’assaut par des teintes mercurielles
November
My
doom craft in memory laced with silken
Shades
of both resolute dream and abiding nightmare.
Yet, the
detachment is subtle, a temporal recompense
For
keen genetic and spatial dis-repair.
At
one remove from paradise is a moderate enfer.
The
days neither assail nor harbour, but breach
The
hills like the vision of those migrating birds
Over the
Black Hills to Africa.
Fugitive beauty, I try to find you in the
evening,
There
above the folly on the hill, where I can observe
The
plough furrowing through the black sea of the sky and of the night.
Or,
hidden in the look of the accompanying hound,
Jettisoning
its astonishing private fear and secret anguish,
Through
the spirit in the eyes whose trust alone is absolute.
Novembre
Mon métier maudit en
mémoire enlacée de soie
Les ombres du rêve
résolu et du cauchemar persistant.
Pourtant, le
détachement est subtil, une récompense temporelle
Pour une délicate
réparation génétique et spatiale.
À une certaine
distance du paradis se trouve un enfer modéré.
Les jours n’assaillent
ni ne portent, mais brisent
Les collines comme la
vision de ces oiseaux migrateurs
Des Black Hills
jusqu'en Afrique.
Beauté fugitive,
j'essaie de te retrouver le soir,
Du haut de la folie
sur la colline, où je peux observer
La charrue labourant
la mer noire du ciel et de la nuit.
Ou, cachée dans le
regard du chien qui l’accompagne,
Abandonnant son
étrange peur intime et son angoisse secrète,
Dans ses yeux comme
une âme et sa confiance absolue.
For
a Passing Train
In a
loud age when the majority shout
And you
are interested solely in the quiet beauty
Which
reaches out to you from the hands
Protruding
from the train while attempting to breach
The
abyss which also silently nestles, like Cerberus tamed,
Between
each passing human.
That
depth of space infinitesimal, compacted into a look
And
to which Baudelaire put so much store .
The
eternal void of youth expectant,
Yet
troubled also by the severity of the vagueness
And
absence, which seems to surround it.
All of
the collected fear compacted so tidily
And
compartmentalised so thoroughly,
But
for whose profit, for whose sole gain?
Le Train Qui Passe
A une époque bruyante
où la majorité hurle
Alors que vous n’êtes
intéressé que par la beauté muette
Qui vous tend les
mains
En sortant du train,
tandis que vous essayez de franchir
L’abîme qui se niche
silencieusement, comme un cerbère apprivoisé,
Entre chaque passant.
La profondeur de cet
espace infinitésimal réduite à un regard
Qui a tant intéressé
Baudelaire.
L’éternel vide d’une
espérance
Encore troublé par la
gravité du flou
Et par l’absence, qui
semble l’entourer.
Toutes les peurs
recueillies si proprement rassemblées
Et si bien
compartimentées,
Mais au profit de
qui ? Et pour quel gain ?
L'immense
majesté de vos douleurs
The
immense majesty of your suffering
Finds
some parallels high in the inter-space
Above
Houston Station, and continuing
Down
the serpentine descent of the river to
Saint
James Gate; two addresses wonder- bound
Through
their unique perspective's proffered.
You but
a glazed pedestrian, faltering out of the
Outbuilding
housing the Asgard, its great wooden
Hydro-dynamics
cutting through the spume of cloud.
The
November light a winter epiphany.
Your
feet held steady now only by the iambs.
Ghosts
of history assail after your visit to Collins
Barracks;
Franco-Irish not Anglo your passport
To
escape the nightmare of this history.
L’immense majesté de vos douleurs
L’immense majesté de
vos douleurs
Trouve des parallèles
très haut dans l’espace
Au-dessus de la gare
de Houston, et continue
Le cours sinueux de la
rivière jusqu’à la
Saint James Gate ; deux adresses
merveilleuses
Grâce à la perspective
unique qu’elles offrent.
Vous n’êtes qu’un
piéton fragile, sortant
De la dépendance
abritant l’Asgard, sa magnifique carène
Hydrodynamique
cisaillant l’écume des nuages.
Novembre éclaire une
épiphanie hivernale.
Vos pieds ne tiennent
plus que par les ïambes.
Les fantômes de
l’histoire vous envahissent après la visite de la Collins
Barracks ; votre passeport franco-irlandais et
non britannique
Pour échapper au
cauchemar de ce passé.
The
Stag's Head
For
Marie Heaney
No
doubt, when you came in here, elk head
Hovering
antler-ward above the granite counter,
Thoughts
might have turned to Cooke, his
Resurrected
mammoth conjured ghostly above your shroud.
The
first, and last time, I saw you
Was
up at that same counter. The place packed,
Not a
stool for the taking, but next to yours. Undaunted,
I
took it and sat down next to you; the Nobel-Prize winning poet.
Famous
Seamus! Yet, I still hadn't made up my mind about
you.
Upon taking
the stool, I shielded you from sight with Le Monde
Like
some prat. And then, after some time, you turned on me.
Horrendous
encounter, to be caught like a rabbit then between the lights.
The
face on you, searching for blaggard. And I, for once speechless,
Kept staring at your hands, which could rip
the bloody life right out of me.
La Tête du
Cerf
Pour Marie Heaney
Sans doute, quand tu es
venu ici, tête d’élan
Les bois flottant
au-dessus du comptoir en granit,
Les pensées auraient
pu se tourner vers Cooke, son
Mammouth ressuscité
vision fantomatique au-dessus de votre linceul.
La première, et la
dernière fois, que je vous ai vu
C’était à ce même
comptoir. L’endroit était bondé,
Le seul tabouret de
libre était à côté de vous. Imperturbable,
Je l’ai pris et me
suis assis près de vous ; le poète lauréat du prix Nobel.
Célèbre Seamus ! Pourtant, je n’avais pas encore d’avis
définitif vous concernant.
En prenant le
tabouret, je vous ai gâché la vue avec Le Monde
Comme un idiot. Et
puis, après un certain temps, vous vous êtes tourné vers moi.
Horrible rencontre,
être pris comme un lapin dans les phares.
Le visage sur toi,
scrutant la racaille. Et moi, pour une fois sans voix,
Je suis resté planté
là à regarder vos mains, ce qui pourrait me retourner le sang pour la vie.
Commute
I
Ephemeral
cloud fixed above you in the firmament,
Great
November fires the sun resplendent.
The atomic
furnace encases the mercury tinted
Morning,
causing it to glow like embers in Winter's midnight hearth.
Beneath
the cosmicity of this quiet tableau
The
stoic figure of a young woman is seated,
Her
cool elongated limbs are enveloped in boots and hose,
Finger
nails varnished, digits extended like a lizards,
Scrolling
up and down the keys of her iPhone,
Reading
banalities posted by some clown,
While
inside the carriage there is almost absolute silence.
The
electric train shunts along the tracks hypnotically,
And
the only voice punctuating the journey
Is
the recorded one, announcing the passing towns, over the intercom.
Commuer I
Un nuage éphémère
au-dessus de vous dans le firmament,
Novembre majestueux
allume un soleil resplendissant.
Le four atomique
renferme le mercure teinté
Faisant briller le
matin comme les braises d’un foyer de minuit.
Sous la cosmicité de
ce tableau tranquille
La figure stoïque
d’une jeune femme assise,
Ses jambes graciles et
fraîches enveloppées d’un collant et d’une paire de botte,
Les ongles vernis, les
doigts étendus comme des lézards,
Faisant défiler le
contenu de son iPhone,
En train de lire des
banalités postées par des clowns,
A l’intérieur de la
rame le silence est presque absolu.
Le cheminement du
train devient hypnotique,
Et la seule voix qui
rythme le trajet
Est celle,
enregistrée, annonçant les villes desservies.
Commute
2
Trembling,
the snare rolls to the astonishment of mornings,
The
taut images pour outward from the sluice,
All
the loving languor of the enjambment of limbs,
Their
soft, pliant, unbreachable plasticity.
God's
dolls! But that the other relative particle
Is
bouncing close beside within the walls of the not so
Distant
stratifications, such as the moving picture
Opened
like a chest, upholding the sky.
The
cropped backdrop of a Durer,
Or
some other from the Northern School,
All
mortal movement frozen in the Baltic light.
Liquid
fields your vista with the white cuts
Of a
lone sail mon beau navire and suddenly
Your
bathrobe is blowing Pythagorean.
Commuer II
Tremblant, le piège
roule aux matins naissants,
Les images élégantes se déversent de l’écluse
Toute la langueur
amoureuse d’un membre à l’autre,
Leur souplesse, leur
douceur et mystère.
Poupées de
Dieu ! Mais cette autre particule
relative
Rebondit contre les
murs pas si
Eloignée des stratifications,
telle une image animée
Ouverte comme un
coffre, soutenant le ciel.
La toile de fond d’un
Durer,
Ou d’un autre peintre
de l’école du Nord,
Tout le mouvement
mortel figé dans la lumière de la Baltique.
Les champs liquides de
votre vue avec les coupes blanches
D’une seule voile mon beau navire et soudain
Votre peignoir devient
pythagoricien.
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